Thomas Brignon est agrégé d’espagnol et ancien élève de l’ENS de Lyon. Doctorant contractuel à l’Université Toulouse Jean Jaurès, il y mène un projet de thèse portant sur les animaux comme supports de conversion dans les missions jésuites du Paraguay (1609-1768). Sous la co-direction de Sonia Rose (UT2J-FRAMESPA) et de Capucine Boidin (IHEAL-CREDA), il associe traductologie, histoire culturelle des animaux et anthropologie de la nature afin d’analyser un corpus de textes religieux co-traduits en langue guarani et co-illustrés par les missionnaires et leurs collaborateurs amérindiens.
Lire son article : De la Différence entre l’Ane et le Jaguar : la traduction en guarani d’un traité ascétique illustré, entre adaptation linguistique et visuelle (missions jésuites du Paraguay–1705)
Yann Celton est responsable de la bibliothèque diocésaine de Quimper et Léon, chercheur associé au Centre de recherche bretonne et celtique (Université de Bretagne occidentale, Brest) et conservateur délégué des antiquités et objets d’art du Finistère. Il a publié et dirigé plusieurs ouvrages dont Archives de l’Eglise catholique de Bretagne : guide des sources privées de l’histoire du catholicisme (Presses universitaires de Rennes, 2010), La Grâce d’une cathédrale (La Nuée bleue, 2013), Taolennoù : Michel Le Nobletz les tableaux de mission (Locus Solus, 2018). En juin 2017 il a co-organisé un colloque consacré à Michel Le Nobletz (Douarnenez, Port-Musée), actes à paraître fin 2018.
Lire son article : Michel Le Nobletz précurseur des « tableaux de mission »
Pierre Déléage est chargé de recherche au Laboratoire d’anthropologie sociale. Il a étudié l’apprentissage des chants cérémoniels des Sharanahua d’Amazonie occidentale (Le Chant de l’anaconda, 2009), les inventions d’écritures rituelles chez les Indiens d’Amérique du nord (Inventer l’écriture, 2013) et les anthropologies inversées développées par les Indiens des Andes (Lettres mortes, 2017).
Lire son article : Deux écritures récitationnelles chez les Déné
Bérénice Gaillemin est docteur en ethnologie et enseigne la langue nahuatl à l’INALCO. Elle consacre ses recherches à l’usage de documents dans lesquels ont été transcrites en images les prières catholiques, des textes dont la mémorisation verbatim a été imposée pour l’évangélisation des populations indigènes. De manière générale, ses travaux visent à saisir les modalités d’articulation entre la parole, l’image et l’écriture tout en cherchant à comprendre le contexte d’usage et de stabilisation de ces méthodes catéchétiques singulières. En 2013, elle a soutenue sa thèse L’Art ingénieux de peindre la parole et de parler aux yeux. Elaboration et usages des catéchismes en images du Mexique (XVIe-XIXe siècles) à l'Université Paris Ouest Nanterre. A l'issue du doctorat, elle a éprouvé ses hypothèses en observant des pratiques semblables dans la Bolivie contemporaine. Après plusieurs post doctorats en France et à l’étranger (John Carter Brown Library, LabEx HASTEC et LabEx TransferS), elle intègre en 2018-2019 la promotion de chercheurs résidents de l'Institut d'Etudes Avancées de Nantes.
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Aurélie Névot est ethno-anthropologue au Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine (CCJ-EHESS), chargée de recherche au CNRS, habilitée à diriger des recherches. Ses travaux portent essentiellement sur les Yi-Sani, localisés dans le sud-ouest de la Chine, et sur leur religion : une forme de chamanisme scripturaire. Les chamanes qu’elle étudie sont appelés bimo – c’est-à-dire « maîtres de la psalmodie » – car ils ritualisent sur la base de manuscrits qu’ils mettent en voix. Sur le sujet, A. Névot a notamment écrit Comme le sel, je suis le cours de l'eau. Le chamanisme à écriture des Yi du Yunnan (Chine), Nanterre, Société d’ethnologie (collection Haute Asie), Versets chamaniques. Le Livre du sacrifice à la terre (textes rituels du Yunnan, Chine), Nanterre, Société d’ethnologie (collection Écritures), 2013, The Masters of Psalmody (bimos). Scriptural Shamanism in Southwestern China. Leiden & Boston, Brill (à paraître).
Le phénomène d’institutionnalisation du chamanisme scripturaire des bimo qu’elle observe depuis la fin des années 1990 amène A. Névot à interroger le processus de patrimonialisation tel qu’il est mis en œuvre en Chine. La ville de Shanghai, qui a abrité en 2010 l’Exposition universelle, s’avère être un terreau extrêmement fertile pour tenter de comprendre comment le pouvoir central s’engage dans la préservation de la culture chinoise. S’intéressant au Musée de Shanghai puis à son pendant, la Couronne de l’Orient (le Pavillon national de la Chine construit à l’occasion de l’Exposition universelle), A. Névot a mis en évidence dans La Couronne de l’Orient. Le centre du monde à Shanghai, Paris, Editions du CNRS, 2014, que ce dernier édifice est un appareil rituel d’Etat qui rend compte de la nouvelle orientation cosmologique et culturelle de la Chine face à l’Occident.
A. Névot s’intéresse plus largement aux architectures muséales en prêtant attention à la culture dans laquelle elles s’inscrivent et d’où elles émanent, et à la symbolique qu’elles expriment. Parallèlement à Shanghai, un nouveau terrain exploratoire à Abou Dhabi (2015-2016) lui a permis d’observer la création d’un « musée universel », à savoir le musée du Louvre, conçu par Jean Nouvel. Une étude est en cours.
Lire son article : La parole chrétienne en écritures chamaniques. Les pratiques textuelles du Père Paul Vial chez les Yi-Sani (Chine) (1887-1917)
Isabelle Saint-Martin est directrice d’études à l’Ecole pratique des Hautes Etudes (EPHE, PSL). Ses recherches portent sur les relations entre le christianisme et les arts visuels, en particulier à l’époque contemporaine (XIXe-XXIe siècle). Elle a notamment publié Voir, savoir, croire. Catéchismes et pédagogie par l’image au XIXe siècle, Honoré Champion, 2003 ; Art chrétien/art sacré, regards du catholicisme sur l’art (France, XIXe-XXe siècle), PUR, 2014 ; avec P.-L. Rinuy (dir.) : Sainte Face, visage de Dieu, visage de l’homme dans l’art contemporain, Presses de Paris Ouest, 2015.
Lire son article : Lire un catéchisme en images : former les visions de la foi
François Trémolières est professeur de littérature française du XVIIe siècle à l’université de Rennes2, membre du Centre d’études des langues et littératures anciennes et modernes (CELLAM). Ses principaux travaux portent sur Fénelon (Fénelon et le sublime. Littérature, anthropologie, spiritualité, Honoré Champion, 2009), sa réception (Fénelon 1908. Jacques Rivière philosophe, à la suite de Jacques Rivière, La théodicée de Fénelon. Ses éléments quiétistes, Le Félin, 2015), et l’abbé Bremond ( Approches de l’indicible. Études bremondiennes, Jérôme Millon, 2014). Il travaille actuellement à une édition des textes conservés dans le fonds Le Nobletz des archives diocésaines de Quimper.
Lire son article : Michel Le Nobletz précurseur des « tableaux de mission »
Lee Palmer Wandel is the WARF Michael Baxandall and Linda and Stanley Sher Professor of History at the University of Wisconsin – Madison. Among her publications are Voracious Idols and Violent Hands: Iconoclasm in Reformation Zurich, Strasbour, and Basel; The Eucharist in the Reformation: Incarnation and Liturgy ; The Reformation : Towards a New History; and, most recently, Reading Catechisms, Teaching Religion. She is the editor of the Brill Companion to the Eucharist in the Reformation, and co-editor, with Walter Melion, of Early Modern Eyes and Image and Incarnation: The Early Modern Doctrine of the Pictorial Image.
Lire son article : Teaching Christian Eyes