Dire et / ou peindre le sacré :
(en)jeux de l’esthétique nazaréenne

- Patricia Viallet
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Fig. 5. J. Fr. Overbeck, Le Miracle des roses de
Saint François d’Assise
, 1824

Fig. 6. Chapelle de la Portioncule, Assise

Fig. 7. T. d’Assisi, Le Miracle des roses de
Saint François
, 1516

      Dans l’avant-propos qu’il joint à sa Bible en images, essentiellement dans le but de montrer quelle peut (et doit) être la part des arts plastiques dans le processus d’« éducation et de formation de l’homme » [76], Julius Schnorr von Carolsfeld rappelle que la mise en avant des qualités didactiques de l’image ne revient en aucun cas à détrôner le mot dont l’efficacité, notamment dans le domaine de la prédication, est incontestable ; pour autant et sans entrer dans une rivalité stérile (car non fondée), l’image peut « venir à l’appui » [77] du mot utilisé pour transmettre et/ou prêcher les enseignements de l’Eglise, en « stimulant et prédisposant l’esprit par les moyens d’interprétation qui lui sont spécifiques » [78]. Néanmoins, pour le peintre nazaréen, s’arrêter à ce champ d’action pour l’image serait méconnaître la véritable « nature de sa force » [79] et la formule qu’il propose alors pour tenter de cerner le plus exactement possible l’effet du beau artistique sur l’homme, d’une nature autre que celle que peut produire toute autre force, écrit-il [80] – de la même manière, Jean-Claude Schmitt parle à propos de l’imago médiévale du renvoi à une « autre réalité, autrement essentielle » [81], car relevant de l’invisible –, entre singulièrement en résonance avec le questionnement qui est le nôtre dans le cadre de la présente étude : aux yeux du peintre attelé à l’illustration de la Bible, les arts plastiques – et la peinture en particulier – seraient les « co-intendants » des mystères divins, déposés dans la corporéité » [82]. A part égale avec le mot, comme l’indique le préfixe « mit » (« avec ») entrant dans la composition du terme « Mitaushalter[in] » expressément forgé par le peintre pour circonscrire verbalement la portée de la peinture religieuse, l’image contribue à la révélation (sensible) de l’invisible et ce, d’autant plus naturellement (et directement) que le « langage » qu’elle utilise (celui des couleurs et des formes), « accessible à tous ceux qui ont des yeux » [83], est universel.
      Même chez un peintre plus conceptualisant comme l’est, nous l’avons vu, Overbeck, la contemplation d’une image intensément ressentie mène à une « épiphanie » visuelle. La dernière fresque que réalise le peintre, après avoir choisi de rester définitivement en Italie, sur la façade de la Portioncule à Assise [84] (figs. 5 et 6) (dé)montre cet accès direct, sans médiation verbale, à l’invisible. Dans une lettre bien antérieure à ce projet (adressée à Joseph Sutter en janvier 1811), Overbeck avait déjà évoqué son souhait de peindre « des tableaux ne suscitant que le recueillement » [85], en des lieux adaptés à une telle finalité et de ce point de vue, on ne saurait rêver plus bel emplacement que celui de la Basilique Sainte-Marie-des-Anges à Assise, berceau de l’histoire franciscaine. C’est là en effet qu’est abritée la petite chapelle où François, ayant pris conscience de sa vocation, accueillit ses premières frères et où, plus tard, après l’épisode du « miracle des roses », lui seraient apparus le Christ et Marie – sujet que choisit, précisément, Overbeck pour peindre al fresco la façade [86]. En représentant le saint tombé à genoux sur les marches de l’autel, les bras largement ouverts en direction du Christ et de Marie figurés dans un tondo placé au centre de la fresque, le peintre réalise un « acte de piété » [87], uniquement porté par la forte charge symbolique du lieu auquel est attaché, depuis 1216, l’octroi d’une indulgence plénière (connue des pèlerins pénitents sous le nom d’Indulgence de la Portioncule ou de Pardon d’Assise). La re-présentation du Miracle des roses de saint François, faisant écho à quelques siècles d’intervalle à celle qui se trouve, à deux pas de là, dans la « Chapelle des roses » (fig. 7) et présente une similitude à la fois thématique et structurelle avec l’œuvre nazaréenne [88], est de l’ordre de la révélation ; placée sur la façade de la petite chapelle elle-même enchâssée dans la vaste Basilique, la fresque se conçoit comme un accès sensible au mystère franciscain, rendu d’autant plus présent à la vue et à l’esprit du visiteur (et/ou du pénitent) que ce dernier pénètre dans le lieu même où, à l’origine, le Poverello noua le dialogue avec Dieu.
      D’aucuns pourraient objecter qu’il ne s’agit là que d’un exemple isolé dans le vaste ensemble que représente la production du peintre nazaréen en matière d’art religieux et s’étonner à juste titre de la haute valeur représentative que nous lui accordons ici, d’autant que la fresque d’Assise est loin de faire l’unanimité auprès des visiteurs [89] et qu’elle vient surtout contredire la thèse soutenue par Michael Thimann d’une forme d’« autonomie moderne » [90] vers laquelle tendrait d’un autre côté l’esthétique nazaréenne – l’image valant et se montrant aussi pour elle-même, indépendamment de toute fonctionnalité, notamment religieuse [91]. La situation de la fresque d’Overbeck en terre de pèlerinage, dans ces montagnes ombriennes qui furent un des principaux berceaux de l’école mystique au XVe siècle, ainsi que son entrée en résonance avec le propre itinéraire de l’artiste, commencé dans l’ancien couvent franciscain de San Isidore et achevé en un point d’orgue par le séjour à Assise – durant lequel, aux dires de son ami Joseph von Führich, il aurait vécu « comme un demi-saint et de la manière dont ont dû vivre les Maîtres des siècles passés » [92] – nous incitent au contraire à voir en cette œuvre phare la concrétisation du projet nazaréen de promotion – à grande échelle – d’un art chrétien, reposant sur l’authenticité du sentiment (religieux) tout autant (si ce n’est plus) que sur l’efficacité de la perception (visuelle). Les Nazaréens usent pour ce faire, comme le formule et l’analyse Cordula Grewe, d’un langage symbolique qui cherche à « unir le signe conventionnel avec la spéculation mystique » [93] ; en résulte une nouvelle forme d’iconographie religieuse, qui opère comme « équivalent visuel du discours parabolique du Christ » [94] et se laisse subsumer sous la formule forgée sur le modèle du précepte horacien – nous voilà revenus à notre point de départ – ut hieroglyphica pictura [95]. (Dé)montrer comment le monde visible peut devenir le chiffre poétique de l’Invisible sans nécessairement passer par la médiation des mots est bien le principe qui guide la main d’Overbeck lorsqu’il s’attelle à peindre a fresco le frontispice de la chapelle de la Portioncule et donne ainsi corps à un vœu qu’il avait formé très tôt, dès ses premières années de formation : « consacrer au Seigneur [son] meilleur tableau en l’offrant à une église », ainsi que l’exprime le peintre lui-même dans une lettre adressée à Joseph Sutter le 31 juillet 1811 [96], ou plus explicitement encore (cette fois dans une lettre du 25 novembre de la même année) « pouvoir peindre comme on l’entend, dans un temple consacré à Dieu, renonçant au monde et à sa vaniteuse approbation, des images ne suscitant que le recueillement » [97]. Et la réalisation des treize cartons préparatoires aux fresques de la cathédrale slavone de Djakovo [98], dernier grand chantier du peintre nazaréen, sera guidée par la même volonté : re-présenter le sacré en empruntant la voie, directe et mystérieuse, du cœur.

     « Longtemps, la question de l’image fut celle de la vérité » [99] : au terme de cette étude, la formulation utilisée par Olivier Boulnois en préambule de son Archéologie du visuel au Moyen Age semble taillée sur mesure pour une esthétique nazaréenne entièrement sous-tendue par une quête de Vérité/Wahrheit – ce W que l’on retrouve sur la vignette emblématique des « Frères de Saint Luc » [100]. Néanmoins, ce n’est pas tant le problème de la relation de l’image à son original – déclinable d’ailleurs, toujours selon Olivier Boulnois, selon diverses modalités [101] – que celui du degré de re-présentativité de l’image, inévitablement comparé à celui qu’atteint le mot dans sa fonction purement référentielle, que pose fondamentalement cette exigence de Vérité. La difficulté pour l’image de (dé)montrer ce qui relève de réalités non directement perceptibles par le regard – ce que nous avons appelé « le sacré » et que nous pourrions rattacher, avec Rudolf Otto, à la sphère du numineux [102] – conduit chez les Nazaréens allemands à cette dialectique du dire et du montrer que nous avons étudiée dans un second temps, non sans avoir rappelé au préalable ses racines médiévales. Parce que la Vérité recherchée par le petit groupe de peintres sécessionnaires est aussi celle du « cœur, [de] l’âme et [du] sentiment », pour reprendre le « sésame » overbeckien, un dépassement de cette même dialectique par un mouvement d’intériorisation de la représentation s’inscrivant « dans la longue tradition de la devotio moderna, de l’humanisme et du piétisme » [103] semble finalement possible, a fortiori lorsque le lieu même de sa mise en scène – cette fois uniquement visuelle et non plus (également) verbale – s’y prête tout particulièrement. L’image (religieuse) aurait alors un pouvoir qu’elle n’aurait pas/plus à envier au mot et que l’on pourrait, en ouvrant l’analyse aux récents travaux de Philipp Stoellger et Marco Gutjahr sur la « prégnance iconique » de l’image [104] – d’emblée définie comme l’une des formes médiales du savoir [105] –, tenter d’expliquer par la triple connexion qui s’établit dans le processus de « lecture » iconographique entre le logos, l’ethos et le pathos [106] : comprendre, interpréter (dans un sens moral et/ou religieux) et ressentir l’image formerait en quelque sorte l’équation sur laquelle reposerait un « savoir visuel », idéalement accessible à tous ceux qui, selon la jolie formule d’Olivier Christin, ont « les yeux pour le croire » [107].

 

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[76] Telle est la formulation qui apparaît dans le long (et programmatique) titre de l’avant-propos : « Betrachtungen über den Beruf und die Mittel der bildenden Künste Antheil zu nehmen an der Erziehung und Bildung des Menschen […] » (J. S. von Carolsfeld, Die Bibel in Bildern, Op. cit.).
[77] « Sie [die Kunst] kann das Lehren und Predigen unterstützen […] » (Ibid.).
[78] « […] indem sie [die Kunst] das Gemüth durch die eigenthümlichen Auslegungsmittel anregt und stimmt […] » (Ibid.).
[79] « […] aber mit dieser ihrer Wirkung ist die Natur ihrer Kraft freilich noch nicht bezeichnet » (Ibid.).
[80] « Die Wirkung des Kunstschönen auf den Menschen ist eben eine andere, als sie durch irgend eine andere Kraft hervorgebracht werden kann » (Ibid.).
[81] J.-Cl. Schmitt, Le Corps des images, Op. cit., p. 24.
[82] « […] sie [die Kunst] sei die Mitaushalterin der in der Leiblichkeit niedergelegten göttlichen Geheimnisse » (J. Schnorr von Carolsfeld, Die Bibel in Bildern, Op. cit.). Dans le texte original, le terme « Mithaushalter(in) » que nous avons traduit par « co-intendant(e) » est écrit sans le h ; néanmoins, nous pensons qu’il s’agit bien du même terme, utilisé dans une formule qui renvoie à la Première épître aux Corinthiens (« Qu’on nous regarde donc comme des serviteurs du Christ et des intendants des mystères de Dieu », 1, Corinthiens 4,1).
[83] « […] sie [die Kunst] ist eine Weltsprache, eine Universalsprache, Allen zugänglich, die Augen haben » (Ibid.).
[84] F. Overbeck, Le Miracle des roses de Saint François d’Assise (Das Rosenwunder des Hl. Franz von Assisi), 1824, esquisse colorée pour la chapelle de la Portioncule, huile sur toile, H. 86 cm ; L. 70 cm, Leipzig, Museum der bildenden Künste.
[85] « O daß doch der Himmel mir einen innersten Herzenswunsch einst gewahren möchte : in einem Gott geweihten Tempel, der Welt und ihrem eitlen Beifall entsagend, nur Andacht erregende Bilder nach eigenen Ideen malen zu können » (cit. dans M. Howitt, Friedrich Overbeck. Sein Leben und Schaffen, Op. cit., vol. 1, p. 500).
[86] Pour une présentation plus générale du ‘chemin’ qui mena Overbeck de Rome à Assise et pour une description plus détaillée de la fresque que réalisa ce dernier sur la façade de la Portioncule, voir P. Desroches-Viallet, « Les Nazaréens à Rome : une auctoritas en terre étrangère », dans Cahiers du CELEC en ligne, n°5 « L’auteur à l’étranger », 2013.
[87] « Akt der Pietät » (M. Howitt, Friedrich Overbeck. Sein Leben und Schaffen, Op. cit., vol. 1, p. 500).
[88] Dans notre article mentionné plus haut (note 86), nous évoquons la parenté frappante de la fresque d’Overbeck avec Le Miracle des roses de Saint François peint par Tiberio d’Assisi en 1516.
[89] Nous avons en mémoire le jugement, certainement excessif et en tout cas très personnel, d’Alain Buisine, aux yeux duquel la Portioncule, déjà « dérisoirement perdue dans l’immensité de la nef », se trouve « qui plus est ignoblement défigurée par l’atroce fresque multicolore peinte sur sa façade (…) par le nazaréen Friedrich Overbeck » (A. Buisine, Le premier tableau. La légende de saint François d’Assise et ses peintres, Lille, Presses universitaires du Septentrion, 1998, p. 89).
[90] « Der Sinn des nazarenischen Projekts muss woanders, zwischen alter christlicher Bildpraxis und moderner Autonomie liegen » (M. Thimann, « Der Bildtheologe Friedrich Overbeck », dans Religion Macht Kunst. Die Nazarener, Op. cit., p. 170).
[91] Nous renvoyons sur ce point à l’analyse de M. Thimann (Ibid.). Il faut également rappeler ici les propres réserves confessionnelles d’Overbeck, protestant à l’origine, et pour qui, même après sa conversion au catholicisme en 1813, l’image – celle du Christ en particulier – ne saurait faire l’objet d’un culte (« Christus wird als Summe seiner im biblischen Text überlieferten Eigenschaften mimetisch aktualisiert, gewinnt aber keine ikonische Präsenz », Ibid., p. 173).
[92] « selbst wie ein halber Heiliger und wie die Meister vergangener Jahrhunderte gelebt haben mögen » : cet extrait d’une des Lettres d’Italie de J. v. Führich est cité en note par M. Howitt (M. Howitt, Friedrich Overbeck. Sein Leben und Schaffen, Op. cit., vol. 1, p. 504, note 1).
[93] « […] they [the Nazarenes] produced a symbolic langage that sought to unite conventional sign with mystical speculation » (C. Grewe, Painting the Sacred in the Age of Romanticism, Aldershot, Ashgate, 2009, p. 304).
[94] « a visual equivalent to Christ’s parabolic speech » (Ibid.).
[95] « Its formula was ut hieroglyphica pictura » (Ibid.).
[96] « Mein früher schon beschworenes Gelübde, mein bestes Bild dem Herrn zu widmen als Geschenk für eine Kirche, habe ich jetzt […] » (cité dans M. Howitt, Friedrich Overbeck. Sein Leben und Schaffen, Op. cit., vol. 1, p 500).
[97] « […] in einem Gott geweihten Tempel, der Welt und ihrem eitlen Beifall entsagend, nur Andacht erregende Bilder nach eigenen Ideen malen zu können » (Ibid.).
[98] Réalisés entre 1867 et 1869, soit très peu de temps avant la mort du peintre le 12 novembre 1869, les dessins représentent des scènes de la vie de saint Pierre. Nous renvoyons le lecteur au catalogue de l’exposition Johann Friedrich Overbeck, 1789-1869 (Museum für Kunst und Kulturgeschichte der Hansestadt Lübeck-Behnhaus, Lübeck, 25 juin-3 septembre 1989), édité par Andreas Blum et Gerhard Gerkens.
[99] O. Boulnois, Au-delà de l’image, Op. cit., p. 11.
[100] Cf. supra note 7.
[101] « […] la relation de l’image à l’original se dit en plusieurs sens : l’image peut rendre l’objet présent, fonder sa mémorisation dans l’esprit, en livrer un équivalent symbolique, soutenir sa vénération, etc. » (Ibid., p. 12) – nous retrouvons dans cette liste des divers « modes d’être de l’image » la fonction de présentification qu’évoque J.-Cl. Schmitt dans son analyse du « corps des images » (cf. supra note 69) et qui se révèle particulièrement opératoire pour qui cherche, comme nous, à comprendre comment l’image peut ‘donner à voir’ le sacré.
[102] C’est bien sûr à la célèbre analyse du théologien et philosophe allemand, publiée sous le titre Das Heilige : Über das Irrationale in der Idee des Göttlichen und sein Verhältnis zum Rationalen (Vroclaw, Trewendt & Granier, 1917), que nous faisons ici référence (l’ouvrage a été réimprimé en 2004 chez C. H. Beck à Munich).
[103] Nous citons ici encore C. Grewe (« Objektivierte Subjektivität : Identitätsfindung und religiöse Kommunikation im nazarenischen Kunstwerk », art. cit., p. 82) : « Sie [diese Auffassung einer im Gefühl verankerten Andachstmalerei] stand in der langen Tradition von devotio moderna, Humanismus und Pietismus ». A cette tradition s’ajoute évidemment l’apport, rapidement évoqué plus haut (cf. note 36), de l’esthétique du premier romantisme, même si – comme le rappellent très justement S. Matter et M.-C. Boerner (… Kann ich vielleicht nur dichtend mahlen ?, Op. cit., voir notamment pp. 145-146) – l’influence des écrits des premiers romantiques (notamment celui de W. H. Wackenroder et L. Tieck, co-auteurs des Effusions de cœur d’un moine amoureux des arts) sur les productions nazaréennes n’est pas établie de manière certaine dans la recherche.
[104] Visuelles Wissen. Ikonische Prägnanz und Deutungsmacht, sous la direction de P. Stoellger et M. Gutjahr Wurtzbourg, Königshausen & Neumann, 2014.
[105] « Es [das Bild] ist eine der medialen Formen von Wissen: eine Formierung und Formation, die zu den Möglichkeitsbedingungen von Wissen zählt » (P. Stoellger et M. Gutjahr, « Einleitung : Was "weiß" ein Bild ? Bilder als Formen des Wissens », dans Ibid., p. 5).
[106] Nous renvoyons ici directement à l’article de P. Stoellger « Bilder lassen und machen sehen. Zur Deutungsmacht des Bildes im religiösen Kontext » (art. cit., pp. 143-171).
[107] O. Christin, Les Yeux pour le croire. Les Dix Commandements en images XIe-XVIIe siècle, Paris, Seuil, 2003.