[1] Louis Gougenot, Vie de M. Oudry, éditée dans les Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l’Académie royale de peinture et de sculpture, Paris, J.-B. Dumoulin, 1854, t. II, pp. 379-380. D’abord formé auprès du portraitiste Nicolas de Largillière, Oudry s’adonne à la peinture de scènes de chasse dans les années 1720, ce qui lui vaut une reconnaissance royale, puis se spécialise dans la peinture animalière. Lire Anne Perrin Khelissa, « Oudry, son enseignement académique et le Salon », Le Salon de l’Académie royale de peinture et de sculpture : archéologie d’une institution, sous la direction d’Isabelle Pichet, Paris, Hermann, 2014, pp. 195-217.
[2] Jean de La Fontaine, Fables choisies mises en vers par M. de La Fontaine, Paris, Claude Barbin, 1668-1694, in-12 ; Jean de La Fontaine, Fables choisies, mises en vers par Mr J. de La Fontaine, Paris, Desaint & Saillant, Durant, 1755-1759, 4 vol. in-fol.
[3] Comme le mentionne la lettre gravée des estampes concernées, Cochin a par ailleurs gravé certaines compositions à l’eau-forte qui ont été reprises par un buriniste. Les nombreux graveurs qui ont œuvré pour l’édition sont les grands noms que compte le siècle, ceux que l’on retrouve dans toutes les publications de qualité.
[4] « Elles [les fables] auroient été le triomphe de cet artiste s’il eût mieux dessiné ses figures, si les formes de ses animaux, qui étoient son véritable genre, eussent été moins indécises, enfin s’il en eût traité les sujets avec cette naïveté et ce caractère de vérité que l’on admire dans le poëte, et qui l’ont rendu jusqu’à présent inimitable. Cet ouvrage, qui n’est le fruit que des soirées de deux hivers, ne se ressent que trop de la précipitation avec laquelle il a été fait. M. de Montenault, devenu propriétaire de cette suite de dessins, les a fait graver, mais combien la belle édition qu’il nous a donnée n’a-t-elle pas gagné par toutes les corrections qu’y a faites Cochin et par le bon accord qu’il y a répandu sans altérer les compositions de l’auteur, et en conservant les égards qui étoient dus à un artiste aussi distingué ? » (Louis Gougenot, Vie de M. Oudry, Op. cit., p. 380).
[5] Le nombre de dessins varie d’un numéro selon les sources.: « Cette magnifique série de 276 dessins de format in-quarto, au crayon noir, lavés d’encre de Chine et rehaussés de touches de gouache, est pleine d’invention et d’originalité. Ce sont bien les dessins qu’un peintre jette sur le papier avec assurance et liberté, au gré de son inspiration et sans souci du graveur futur » (Roger Portalis, Les Dessinateurs d’illustrations au dix-huitième siècle, Paris, Morgand et Fatout, 1877, t. 2, pp. 482-483). Voir aussi les deux catalogues des expositions monographiques : J.-B. Oudry, sous la direction de Pierre Rosenberg et Hal Opperman, Paris, Réunion des Musées Nationaux, 1982 ; J.-B. Oudry, sous la direction de Hal Opperman, Washington, University of Washington Press, 1983.
[6] Roger Gaucheron, « La préparation et le lancement d’un livre de luxe au XVIIIe siècle. L’édition des Fables de La Fontaine, dite d’Oudry », Revue Arts et métiers graphiques, 1927, n° 2, pp. 77-82. Si l’article retrace la genèse de l’entreprise éditoriale, il s’attache aussi aux considérations économiques qui l’ont entourée, tout en s’intéressant à la manière dont Montenault a agi pour que les volumes soient diffusés en Europe.
[7] Jean de La Fontaine, Fables choisies, éd. cit., 1755-1759 (Avertissement de l’éditeur, t. 1, pp. III-IV). Les pages suivantes développent l’éloge et célèbrent le travail de Ch.-N. Cochin, au service de l’illustration et des dessins d’Oudry. Roger Portalis, a quant à lui critiqué Cochin qui ne maîtrisait pas le dessin animalier et a notamment dénaturé les animaux sauvages : « On avait remarqué que, dans l’ouvrage, les animaux, principalement les animaux sauvages, étaient médiocrement dessinés, et l’on avait été étonné de cette particularité bizarre dans le livre de leur peintre. Nous pouvons affirmer, pour les avoir examinés avec attention, que, dans ces dessins, les animaux sont au contraire indiqués avec une sûreté de main parfaite et de cette touche libre et franche que la science seule peut donner, et qui n’exclut pas la justesse. Le célèbre peintre des chasses royales ne pouvait en effet, le crayon en main, désavouer ce que son pinceau avait si brillamment reproduit. C’est Cochin qu’il faut accuser, Cochin si habile et si maître de sa main quand il s’agissait de la figure humaine, mais probablement fort inexpérimenté quand il a fallu redessiner, pour les graveurs, ces loups, ces agneaux, ces lions, ces chiens et ces chevaux, parfaitement mais sommairement indiqués dans le dessin original » (Les Dessinateurs d’illustrations au dix-huitième siècle, Op. cit., pp. 485-486). Pour le travail de Cochin, se reporter à Christian Michel, Charles Nicolas-Cochin et l’art des lumières, Rome, Ecole française de Rome, 1993, notamment pp. 71, 103 et 175.
[8] Recueil de pièces relatives à l’édition des Fables de La Fontaine, publié par M. de Montenault, Paris BnF, département des manuscrits. Cote : Français 12495 ; Histoire de l’édition française. Le livre triomphant 1660-1830, sous la direction de R. Chartier et H.-J. Martin, Paris, Promodis, 1984, t. 2 ; Alain-Marie Bassy, Les Fables de La Fontaine, quatre siècles d’illustration, Paris, Promodis, 1986 ; Jean de La Fontaine, sous la direction de Claire Lesage, exposition Paris, Bibliothèque nationale de France, 4 octobre 1995-15 janvier 1996, Paris, Bibliothèque nationale de France/Seuil, 1995 : Alain-Marie Bassy rappelle le succès du genre qu’est la fable (« XVIIIe siècle : les décennies fabuleuses », pp. 152-159) ; Jean-Pierre Collinet, « La fable et son image », pp. 174-183 ; Claire Lesage s’intéresse à l’iconographie notamment dans les arts décoratifs (« La fortune des Fables au XVIIIe siècle », pp. 160-173). A ce sujet, lire l’article de Stefan Schoettke, « Quand l’image s’échappe du livre… Réflexions sur les illustrations des fables dans les arts décoratifs du XVIIIe siècle », Le Fablier, Revue des Amis de Jean de La Fontaine, 2014, n° 25, Actes du colloque La Fontaine, la fable et l’image, 6-7 décembre 2012, deuxième partie, pp. 23-45.
[9] Notons que certaines fables bénéficient de deux estampes, qui correspondent à deux instants de ces apologues.
[10] « La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le Bœuf » (I, v), éd. 1755, vol. 1, p. 6, v. 1-5.