Paris-Livre 1, 2018 Paris-Livre 2, 2018
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Entre 2010 et 2012, j’ai revisité les objets – mais aussi les robes confectionnées par ma mère avec amour et un savoir-faire de grande couturière – trouvées dans la maison de mes parents, afin d’en faire des images et non plus du texte comme en 2003, Comment j’ai vidé la maison de mes parents. A l’occasion de la parution en poche de la traduction japonaise, l’éditeur japonais a souhaité publier quatre des photographies extraites de cette série : « Pitchipoï et cousu main ».

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Le 31 janvier 2012, je pris entre les doigts un mètre-ruban de métal sagement enserré sur lui-même dans sa boîte de 4 centimètres de côté. Soudain il jaillit hors de sa gangue, se déroulant et s’enroulant en de magnifiques courbes, comme une métaphore de la manière dont nous percevons le temps, non pas selon les équations des physiciens, mais telle que la mémoire reconstruit notre intimité, entre hier, aujourd’hui et demain. Ainsi est née la série : « le Temps froissé ».

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A Bruxelles, à l’occasion d’un numéro de la revue Pylone, « Voluptés », sur l’Opéra, un texte me fut commandé, en écho à  La Voix des amants,  avec quatre photographies.
« Invitée par Gilles Collard en août 2012 à participer à ce volume, surgit contre toute évidence l’envie d’explorer avec des images, et non pas seulement des mots, la fascination pour les voix enchanteresses. Ce projet de photographier la voix – les courbes infinies de la virtuosité lyrique – prit forme lorsque j’aperçus devant moi dans un kiosque de gare, où je prenais un train pour Saint-Remy-de-Provence, un sachet de « scoubidous » (du provençal escada, « balai ») semblables à ceux de notre enfance. Je saisis immédiatement le parti que je pourrais tirer de ces fils de plastiques pour mettre en scène les combinaisons infinies de nos opéras intérieurs. Les photographies publiées ici sont nées du désir d’habiter ce royaume intermédiaire entre rêve et réalité où j’ai toujours trouvé refuge. »

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En 2013, paru le catalogue, le Journal implicite, reprenant 97 images réparties en cinq séries de photographies, dont certaines allaient faire partie de l’exposition solo au Mois européen de la photographie de Berlin, à l’Institut français, en 2014 dans un accrochage de son directeur, Fabrice Gabriel, et ensuite lors de l’exposition solo à la Maison européenne de la photographie, du 15 avril au 14 juin 2015, dans un commissariat de Jean-Luc Monterosso, qui en choisit près de trente.

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