Michel Salaün a suivi des études de biologie au laboratoire de Zoologie Marine de l’UBO de Brest et obtenu une Thèse de Doctorat d’Université en Océanographie biologique. Parallèlement à ce parcours scientifique, l’envie de dessiner ne l’a jamais quitté. Dans les années 1980, la découverte d’une vie particulière dans les abysses, au niveau des sources hydrothermales, et dans les milieux côtiers réduits lui a permis d’illustrer de premières publications scientifiques sur la moule Bathymodiolus thermophilus ; plus précisément les aspects traitant de la morphologie, de l’anatomie du bivalve et de l’ultrastructure des cellules branchiales colonisées par des bactéries symbiotiques sulfo-oxydantes. Plus tard, il s’est intéressé à l’architecture branchiale d’autres mollusques : les pectinidés et les ostréidés. Il dessinait alors à la plume, sur papier Canson ou carte à gratter blanche. Cette dernière technique permet des travaux très précis sur un support rigide. A la fin des années 2000, sollicité par l’Université de Bretagne occidentale, il a réalisé pas moins de 200 illustrations pour le CD-Rom Ichtyonymie bretonne édité en 2009 par l’IUEM et le CRBC. Ce travail coordonné par Iwan Le Berre, abondé de fiches descriptives de la faune, analyse les travaux d'Alain Le Berre sur l’ichtyonymie en Bretagne, dans les années 60. Tous ces dessins ont été réalisés à l’aide d’une loupe, à l’encre de Chine, selon la méthode du dessin scientifique : à la ligne et aux points, au moyen d’un Rotring sur feuille de polyester, un support synthétique lisse qui permet d’affiner le trait au scalpel ou de le corriger à la gomme. Sur ces dessins en noir et blanc, la morphologie de l’animal est mise en valeur avec un grand souci de précision et de vérité. Ces représentations scientifiques tout autant qu’artistiques illustrent les merveilles de la faune marine bretonne, ceux qu’on appelle « les invertébrés » : éponges, anémones de mer, méduses, mollusques, crustacés, échinodermes…  Si la plupart des espèces ont été collectées sur l’estran, certaines proviennent de collections parfois éloignées de Brest, comme ce crabe nommé Homola barbata repéré à Paris, dans les sous-sols du muséum d’histoire naturel. Le spécimen de 2 cm pêché par 130 m de fond dans baie de Banyuls, reposait dans son pilulier depuis 1977. L’étude de petits monstres marins nécessite parfois l’utilisation de la loupe binoculaire : les cloportes marins, les puces de mer ou encore ces gravettes aux mâchoires acérées – nereis diversicolor – prélevées dans les berges vaseuses de l’embouchure de l’Elorn. Le dessin scientifique permet de mettre en évidence des caractères spécifiques et de comparer, en l’occurrence, les appendices locomoteurs de vers vivant dans la vase à ceux vivant dans le gravier, un exemple des nombreuses adaptations fonctionnelles chez les Annélides. A côté des dessins pointilleux réalisés à l’encre, Michel Salaün aime utiliser plus librement le crayon graphite, la mine de plomb ou à la sanguine. Ces dessins naturalistes ou fantastiques représentent des poissons singuliers comme l’hippocampe – Hippocampus hippocampus – entouré d’un texte du cinéaste Jean Painlevé ou un Saint-Pierre – Zeus faber – en suspension au-dessus du phare de l’Ile vierge, dans un ciel d’étoiles de mer. Il restitue aussi des milieux et leur faune associée : les animaux de l’ombre habitant le dessous des blocs rocheux, et aussi un groupe d’animaux longuement étudié par Darwin : les Cirripèdes. Michel Salaün conçoit et illustre également des produits éducatifs : animations, découverte du milieu, livrets pédagogiques, magnets, pochoirs… De nombreux organismes ont fait appel à ses services pour des publications scientifiques, des ouvrages de vulgarisation, des panneaux et modules d’expositions ou encore des animations pédagogiques [InVivo – Environnement, L’Université de Bretagne occidentale, Le Parc Naturel Marin de la Mer d’Iroise, Océanopolis, la CPIE Vallée de L’Elorn, l’association Bretagne Vivante, le magazine ArMen, les éditions Bretagne, Festival de Bohars : Les peuples du cercle polaire, l’association Hesco, le Musée de la Sée…] Son travail en cours concerne la réalisation à la gouache d’une quinzaine d’espèces de mammifères marins, requins, tortue… fréquentant de façon permanente ou occasionnelles les eaux de la mer d’Iroise.

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