Résumé

De Finis Terræ au Tempestaire : la cinéstase
et le sacré dans l’œuvre de Jean Epstein

- Chiara Tognolotti et Laura Vichi

Français : En s’appuyant sur l’analyse de deux films majeurs dans l’œuvre de Jean Epstein, Finis Terræ (1929) et Le Tempestaire (1947), cet article met en lumière le lien entre la photogénie, qui représente l’axe autour duquel tourne la théorie du film epsteinienne, et le traitement du décor, lien qui passe justement par la notion de cinéstase. Dans les deux films, le paysage se dessine comme un lieu où le récit n’a qu’un petit rôle à jouer ; même si la narration résiste, les images s’en détachent en ouvrant à une dimension cinéstasique qui montre – dans Finis Terræ – la valeur figurale de l’image epsteinienne, tendue entre ce que l’on voit et ce que l’image même cache et révèle en même temps, et – dans Le Tempestaire – la dimension tout à fait philosophique et herméneutique du film epsteinien en tant qu’expression de ce que le réalisateur appelle la « photogénie du sacré ».
Mots-clés : Jean Epstein, photogénie, cinéstase, sacré

 

English: Founded on the analysis of two major films in Jean Epstein’s work, Finis Terræ (1929) and Le Tempestaire (1947), this essay highlights the relationship between photogénie, the axis around which revolves Epstein’s film theory, and the representation of the landscape; a relationship involving precisely the notion of cinéstase. In both films landscape represents a place where the plot plays but a little role; even if the story resists, the images go beyond the narration moving towards the dimension of the cinéstase. In so doing, they show – in Finis Terræ – the figural value of the Epsteinian image, torn between what we see and what that very same image shows and hides at the same time; in Le Tempestaire, the philosophical and hermeneutic dimension of the films made by Epstein, evident in what the director calls the « photogénie of the sacred ».
Keywords: Jean Epstein, photogénie, cinéstasis, sacred

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