Résumé

Français : Relisant « La Fascination de l’étang » de Virginia Woolf au prisme de La lune et le lagon d’Abbas Kiarostami, ce texte propose de confronter deux formes libres dans leurs surprenantes convergences afin de mieux saisir et de mieux apprécier les « moments cinéstasiques » qu’elles nous offrent. Mettant en regard l’article de Woolf sur le cinéma, les photographies d’étang compilées dans ses albums de Monk’s House et ses écrits autobiographiques sur le moment d’être d’un côté, les poèmes, les films et les photographies signés Kiarostami de l’autre, il s’agit de montrer ici comment les deux auteurs créent deux moments d’extase qui questionnent notre rapport au temps, deux instants de beauté convulsive qui interrogent le rapport de l’artiste au réel, deux œuvres singulières et intenses qui éprouvent et nous font éprouver l’action silencieuse du monde.
Mots-clés : Virginia Woolf, Abbas Kiarostami, cinéstase, moment d’être, image pensive, poéthique

 

English: Re-reading Woolf’s "Fascination of the Pool" alongside Kiarostami’s "The Laggon and the Moon", this paper confronts two converging artistic forms to better assess and appreciate the "cinestatic moments" they display. Comparing on the one hand Woolf’s essay on the cinema, her Monk’s House photographs of ponds and her autobiographical sketches on the moment of being and on the other hand Kiarostami’s poems, films and photographs, it aims at showing how they both create ecstatic moments that question our relationship to time, that is two moments of convulsive beauty that question the artist’s relationship to reality; two singular and intense pieces that experiment with and make us experience the silent action of the world.
Keywords: Virginia Woolf, Abbas Kiarostami, cinestasis, moment of being, pensive image, poethics

 

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