Résumé
L’attente narrative chez Philippe Claudel
- Dominique Bonnet
Français : « J’ai toujours considéré que la chirurgie opérée sur le temps, à l’exception des ellipses qui ne sont en somme que des compressions, des retraits de moments vides pour la dramaturgie où, paradoxalement, en coupant du temps on en fabrique… ».
En partant de cette phrase issue de L’Arbre du Pays Toraja, nous essaierons de montrer que l’attente narrative qui s’installe dans les textes de Philippe Claudel est en quelque sorte double. La stase est présente dans l’attente de la mort mais aussi dans son deuil postérieur, et bien loin de paralyser la narration, elle l’étire vers son but final, le retour à la création cinématographique.
English: « I have always considered that surgery operated over time, with the exception of ellipses, which are, in short, nothing more than compressions, removals of empty moments for dramaturgy where, paradoxically, by cutting time we create it... ».
Starting from this sentence from L'Arbre du Pays Toraja, we will try to show that the narrative expectation that settles in Philippe Claudel's texts is somehow double. Stasis is present in the expectation of death but also in his later mourning, and far from paralyzing the narrative it stretches it towards its final goal, the return to cinematographic creation.