Résumé

Les médiations optiques du moi. La camera
obscura
dans Prima della rivoluzione
(Bernardo Bertolucci, 1964)

- Raphaël Jaudon

Français : La séquence centrale du deuxième film de Bernardo Bertolucci, Prima della rivoluzione (Avant la révolution, 1964), présente le héros et son amante à l’intérieur d’une authentique camera obscura. Les jeux d’optique côtoient des réflexions très sérieuses sur le rapport aux autres, l’identité – dans un film dont on sait par ailleurs qu’il est partiellement autobiographique. Je fais l’hypothèse que la camera obscura n’est pas seulement le décor, mais le moyen de cette introspection.
Pour tenter de comprendre ce que le cinéaste attend de cet appareil ancien, il faut interroger, non seulement son fonctionnement technique, mais aussi son imaginaire philosophique, sa place dans l’histoire des dispositifs de production d’images, et le modèle de subjectivité sur lequel il repose. L’analyse s’intéresse également à la finalité politique de la mise en scène de Bertolucci, en lien avec les problèmes que pose l’engagement révolutionnaire dans les années 1960.

Mots clés : Bertolucci, camera obscura, subjectivité, années 1960, politique.

 

English: This paper provides an analysis of Bernardo Bertolucci’s second film, Prima della rivoluzione (Before the Revolution, 1964), which is known to be partially autobiographical. In the central sequence, one can see the two main characters inside a genuine camera obscura, entertaining themselves with optical games but also discussing identity and alterity. My claim is that the presence of the camera obscura is not insignificant, and offers the opportunity of an introspection process.
In order to understand the filmmaker’s expectations, I shall examine the technical nature of the machine, as well as its philosophical imaginary, its place in the history of visual devices and the type of subject it produces. Finally, I will take a closer look at the political purpose of the film, trying to consider Bertolucci’s commitment from an aesthetic perspective.

Keywords: Bertolucci, camera obscura, subjectivity, 1960’s, politics

 

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