Peut-on parler, dans mes créations, de montage ?

      « Journaux récupérés, photos trouvées, fragments, qui par leur apparition rayonnante, érigent le banal en icône et nous font prendre, par là, conscience de notre propre langage, de la manière unique dont chacun de nous découpe l’espace, le temps et l’afflux d’images qui, à chaque instant, s’offre à notre regard. »
– Caroline Lamarche, Annick Blavier (extrait), 2006.


      Tenter de me « réapproprier » une réalité dont je ne reçois que des nouvelles fragmentaires et dont la complexité m’échappe souvent, induit dès l’année 2000, chez moi, la nécessité d’élaborer des collages/montages à partir d’éléments formels hétérogènes.
      Proposer au spectateur une subjectivité, travaillée par le temps, la mémoire et le questionnement.

      Trois éléments mis en rapport :
un fragment d’image, sélectionné dans un univers médiatique et choisi pour des raisons sociales, personnelles et plastiques, déchiré par mes soins – « l’aléatoire se marie à la décision » – ;
associé à un aplat qui met en évidence le détail ;
et un texte, issu des mêmes sources que le visuel, mais choisi en décalage par rapport à celui-ci.

 

Annick Blavier, installation de trois tirages sur papier (1,20 m x 1,60 m), Bruxelles, place Flagey, 2004. © Annick Blavier

 

      En 2013, s’impose à moi, la nécessité de juxtaposer plusieurs collages sur un même mur. Proposer, en les associant, des affinités ou des heurts entre certains collages, penser la relation entre ceux-ci et créer un rythme de formes et de couleurs plus dynamique, entrainent forcément la production d’un autre sens, que chacun de ces quatre ou six collages, pris isolément, ne peut provoquer. Ils sont donc susceptibles, par leur association, de poser de nouvelles questions au spectateur.

Nostalgie de la narration ? Who knows?

      Une amie, à qui j’ai envoyé ma dernière série de cartes postales, m’écrit :
« Décidément le principe de ces 4 cartes qui se font écho me plaît vraiment. Du coup, ce n’est pas l’une ou l’autre qui m’intéresse mais l’une au regard de l’autre. »
Hélène Hupjohn

Annick Blavier

 

Annick Blavier, projet d’installation pour la gare de Luxembourg à Bruxelles, 2009. © Annick Blavier

 

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