Ineffable La Fontaine

Au départ, c’est un spectacle-performance pluridisciplinaire dans lequel sont récitées, souvent dialoguées, une trentaine de fables – un peu plus, un peu moins selon les variantes – et jouées à deux : interprétées musicalement par Anne Gouraud à la contrebasse et dessinées simultanément par Ivan Toulouse qui, au fil de la représentation, trace en direct, sur support de 2m sur 3, une grande fresque animalière. En cette année 2021, notre spectacle a été labellisé pour le quatrième centenaire du poète. Nous l’avons joué cet été à Sète et dans deux châteaux du Bourbonnais, puis il est programmé à l’automne au « Festival Jean de La Fontaine » à Château-Thierry. Nous le proposons à des théâtres et espérons pouvoir le présenter dans les maisons à l’étranger de l’Institut Français  et de l’Alliance Française. Si vous avez 2 minutes, regardez notre teaser pour vous en faire une idée.

Sans renier bien-sûr toute l’admiration qu’on porte aux poètes, il faut bien dire qu’ils se prennent souvent très au sérieux. La Fontaine, lui, ne se départit jamais de son sourire. Il invente cet alliage rare de poésie et d’humour. De plus, savez-vous qu’il jouait du clavecin ? Ses textes sont d’une subtile musicalité. Leur disposition typographique même, avec ses retraits selon le nombre des syllabes, dessine une partition qui marque le rythme de façon immédiatement perceptible. Quand on les a mémorisés complètement, au point de pouvoir les réciter sans réfléchir, on découvre alors toute leur richesse langagière, les images qu’ils dépeignent, leurs jeux de mots et de sonorités… Jouer ces fables est pour nous un enchantement.

Mais, depuis un an, la situation sanitaire nous avait écartés de la scène et, plasticien d’abord, j’ai trouvé mon remède à la mélancolie en transposant le spectacle dans une suite de 36 eaux-fortes et aquatintes, imprimées par moi-même en édition d’artiste limitée à 30 exemplaires, et présentées sous portfolio relié, avec les textes au même format (38 x 24,5 cm). Neuf mois d’un travail à temps plein. La BnF en possède un exemplaire en dépôt légal. C’est cet ouvrage que nous vous proposons de feuilleter ici.

Les illustrations des Fables ne manquent pas, elles sont souvent redondantes, et on pourrait même dire que le genre est un peu rebattu. Mais, du fait que ce sont les textes de notre spectacle, que je les connais « par cœur », au sens fort de cette expression, c’est-à-dire que j’en suis intimement imprégné, j’espère que mes petites mises en scène font écho aux grands devanciers que furent François Chauveau (à l’origine), Oudry, Vivier, Granville, Gustave Doré, Benjamin Rabier... pour ne citer que ceux qui m’ont le plus inspiré.

Pour prolonger ce travail, j’aimerais en faire un livre destiné à un public plus large, en composant une mise en page dynamique, en reprenant numériquement les planches, en variant les cadrages : du détail à la pleine page ou double page..., en travaillant le rapport du texte à l’image… et je suis donc à la recherche d’un éditeur prêt à s’engager dans un tel projet dont nous pourrions ensemble définir la forme la plus pertinente.

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